L’île du Nord #4: Northland

Dimanche 17, nous avons contourné la ville d’Auckland qui est entourée par la mer à l’Est et à l’Ouest. Nous avons eu un petit aperçu des quelques ralentissements dus aux retours de week-end des habitants d’Auckland ! De loin, nous avons vu la fameuse grande tour Sky Tower du centre ville tant attendue par les enfants qui l’avaient repérée dans les guides touristiques. Nous avons rejoint  Muriwai Beach, situé à 40 minutes au nord-ouest d’Auckland sur la côte Ouest, où nous avons passé la nuit. Le lendemain matin nous avons profité de la belle plage de sable fin très appréciée des surfeurs et des baigneurs.

Ensuite nous avons repris la route pour aller à la découverte de la région du Northland, très étendue. Nous avons été surpris par le nombre de petits villages que nous avons traversés. L’île du Nord est très peuplée par rapport à l’île du Sud. Depuis le début de notre séjour dans l’île du Nord nous n’avons pas eu cette impression d’être loin de toute vie humaine ou d’habitation, contrairement à ce que nous avions pu ressentir dans l’île du Sud.

Nous avons rejoint la forêt Waipoua, réputée pour les immenses et très vieux arbres nommés Kauri trees. Nous avons dormi dans un camping tenu par des Maoris en plein milieu de cette forêt. Nous avons sympathisé avec un couple allemand avec leur jeune bébé. Les enfants se sont bien occupés du bébé et ils ont été ravis de le porter. Le soir, nous avons participé à une promenade nocturne dans la forêt, organisé par le propriétaire maori du camping. Avant de nous engager sur le sentier, chacun a dû nettoyer ses chaussures, pour éviter la propagation d’une champignon qui depuis quelques années décime les Kauris en Nouvelle-Zélande. Au cours de la promenade, le guide nous a raconté l’histoire des arbres Kauris, l’organisation de protection de ces arbres, le désastre écologique des forêts de pins plantés intensivement en Nouvelle Zélande. Il nous a parlé des oiseaux kiwis qui habitent dans cette forêt. Nous avons pu les entendre mais nous ne les avons pas vus.  Le mâle et la femelle ont des cris très différents. Le mâle ayant un cri plus aigu que la femelle. Ces oiseaux vivent la nuit. Ils sont très menacés par les chiens, les cochons sauvages et les rongeurs, autant d’espèces d’animaux qui ont été introduites, volontairement ou non, par les Européens. Les œufs des kiwis sont couvés pendant soixante-dix jours par le mâle. A leur naissance, les poussins ont une espérance de vie très faible de l’ordre de vingt pour cent à cause des nombreux prédateurs. Nous n’avons pas vu de vers luisants car la forêt était trop sèche. Durant la nuit, nous avons entendu de nouveaux les cris des kiwis.

Le lendemain matin nous nous sommes baignés dans la rivière Waipoua, considérée comme sacrée par les Maoris, puis nous avons traversé la forêt du même nom en voiture puis à pied. Nous avons dû là aussi nous laver les chaussures avant d’emprunter les sentiers de la forêt pour éviter de contaminer les kauris et essayer de préserver le plus longtemps possible ces arbres millénaires ! Nous n’avons pas le droit de nous en approcher de trop près. Nous avons notamment admiré le plus haut kauri de la Nouvelle Zélande, le Tane Mahuta d’une hauteur de 51 mètres et d’une circonférence de 14 mètres. Les experts du conservatoire du territoire estiment son âge à environ 2000 ans. Impressionnant! Nous avons également admiré d’autres kauris, les « four sisters », quatre kauris poussant côte à côte, quelques autres kauris dont leur âge dépasse le millénaire, ainsi que de grandes fougères et des palmiers.

Ensuite nous avons repris la voiture et nous nous sommes dirigés vers l’extrême nord de l’île qui a la forme d’un doigt. Nous avons pris un petit ferry en voiture pour raccourcir le trajet, ce n’était pas prévu au départ mais notre GPS nous l’a proposé sans nous prévenir! Le trajet a duré une vingtaine de minutes de Rawene à Kohukohu. Puis nous sommes arrivés dans la péninsule étroite et avons longé en voiture l’immense plage de 96 kilomètres nommés « Ninety miles beach ». Nous avons choisi un camping pittoresque à Hukatere, perdu au milieu des dunes, avec une belle vue sur la mer. C’était très calme et la propriétaire était charmante. Elle nous a même proposé d’utiliser une cabine contenant des lits gratuitement. Clarence a choisi d’y dormir et a apprécié d’avoir un peu plus d’espace et d’être séparée de ses frères le temps de deux nuits!

Après la nuit, mardi 19 mars, nous nous sommes baignés dans la mer puis avons pris la voiture pour nous rendre à l’extrémité nord de la ninety miles beach où se trouvent d’immenses dunes de sable. Nous avons loué des planches (sandy board) au pied des dunes afin de glisser sur celles-ci. Nous sommes montés en haut des dunes, la vue était splendide, surplombant la grande plage. Brieuc n’est pas descendu seul sur une planche, nous l’avons pris sur notre dos. Nous nous sommes bien amusés ! Nous avons beaucoup apprécié les descentes, un peu moins les montées ! A la fin on recrachait du sable par les yeux, le nez et les oreilles!

Après nous avons rejoint le parking du Cape Reinga en voiture et avons marché jusqu’à l’extrémité nord de l’île où se trouve un joli phare. La vue était superbe, la mer très calme, et le bleu du ciel rendait le lieu magique. Il a fallu beaucoup rouler pour nous rendre jusqu’au bout du bout de la NZ mais nous ne sommes pas déçus du voyage ! Au retour nous voulions prendre la grande plage en voiture depuis les grandes dunes jusqu’au camping mais faute de 4X4 nous avons renoncé suite aux conseils de certains. En effet à marée basse la ninety miles beach devient une route nationale officielle. Nous sommes rentrés en voiture à Hukatere près de notre camping et avons emprunté la plage à ce niveau là en direction du Sud. Nous avons roulé à 110 kilomètres heure sur la plage ! Mémorable! Le conducteur s’est bien amusé!

Mercredi 20 mars, nous avons quitté la côte ouest du Northland et sommes redescendus par la côte est, bien plus découpée. Nous avons fait un premier arrêt à Waitangi, ville dans laquelle le traité de Waitangi entre les Maoris et les Britanniques avait été signé le 6 février 1840. Puis nous avons pêché de nombreuses et grosses coques à côté de Whangaroa dans une baie marécageuse. Nous étions bien boueux après la belle pêche, surtout Brieuc !  Ensuite, nous avons fait une pause baignade sur une belle plage à Wainui. Enfin, nous avons rejoint un camping particulier dans son genre car il se trouvait dans une réserve située sur la péninsule d’Ahora island où un couple de kiwis oiseaux est protégé et ces derniers peuvent être observés parfois la nuit dans la forêt. A peine arrivés au camping, sous la pluie cette fois-ci, il a fallu s’activer pour s’installer et être prêts à la tombée de la nuit pour aller essayer d’observer les kiwis. Les enfants étaient très excités ! Nous sommes partis à la recherche des kiwis, munis de lampes rouges pour ne pas les effrayer. Nous les avons entendus distinctement mais seul François-Yves a pu en apercevoir un de loin. La pluie nous a gênés car le bruit des gouttes nous empêchait d’entendre les kiwis gratter à la recherche de nourriture,et donc de les localiser.

Le lendemain matin, jeudi 21 mars, nous avons poursuivi notre route en direction de Bay of islands (baie des îles). Nous avons trouvé la région très belle. Nous avons emprunté d’abord une route puis une piste pour rejoindre « Assassination Cove », lieu historique où des explorateurs français menés par le navigateur Marion-Dufresne avaient accosté en 1772. Dans les premiers temps, ils avaient sympathisé avec les Maoris installés en ces lieux. Malheureusement les relations se sont ensuite déteriorées pour des raisons inconnues et l’histoire s’est mal terminée car les Maoris ont attaqué les Français et en ont mangé certains dont Marion-Dufresne. Les Français à leur tour ont riposté et ont anéanti le village. Cette expédition était la quatrième expédition européenne à visiter la Nouvelle-Zélande. Elle a eu des répercussions importantes: le récit des rescapés en Europe a mis fin au mythe du bon sauvage et a découragé les Français de s’investir davantage en Nouvelle-Zélande. De leur côté, les Maoris ont eu peur des Français pendant longtemps, ce qui les aurait poussé à se mettre sous la protection des Anglais quelques décennies plus tard.

Après, nous nous sommes dirigés vers les grottes de Waipu situées à l’intérieur des terres, qui étaient très accessibles. Equipés de nos lampes, nous avons marché les pieds dans l’eau et avons pu avancer et admirer de beaux vers luisants et des stalagmites. Nous avons campé sur place et sommes partis tôt le lendemain pour Auckland.